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2025 © CHLOÉ BEAULAC
Built in indexhibit
PÈLERIN-L'INCONNU / WANDERER-THE UNKNOWN
Projet en cours de recherche et création //// currently in the making
CAPSULE VIDEO
Portrait – Être de feu, 2024
Impression par sublimation sur toile moonlight
Cadre en aluminium T55 avec éclairage intégré
58.42 x 88.90 cm / 23 x 35 pouces (toile)
Pit stop, 2024
Impression au jet d’encre sur papier Hahnemühle
Montée sur foamcore sans acide
Encadrement muséale :
Cadre en érable, peinture miroir, vitre Ultra vue 70
76.2 x 76.2 cm / 30 x 30 pouces (papier)
Vestige, 2024
Impression au jet d’encre sur papier Hahnemühle
Montée sur foamcore sans acide
Encadrement muséale :
Cadre en érable, peinture miroir, vitre Ultra vue 70
76.2 x 50.8 cm / 30 x 20 pouces (papier)
Naufrage, 2024
Impression au jet d’encre sur papier Hahnemühle
Montée sur foamcore sans acide
Encadrement muséale :
Cadre en érable, peinture miroir, vitre Ultra vue 70
76.2 x 50.8 cm / 30 x 20 pouces (papier)
Buggy, 2024
Impression au jet d’encre sur papier Hahnemühle
Montée sur foamcore sans acide
Encadrement muséale :
Cadre en érable, peinture miroir, vitre Ultra vue 70
76.2 x 50.8 cm / 30 x 20 pouces (papier)
Pèlerin, 2024
Impression au jet d’encre sur papier Hahnemühle
Montée sur foamcore sans acide
Encadrement muséale :
Cadre en érable, peinture miroir, vitre Ultra vue 70
76.2 x 50.8 cm / 30 x 20 pouces (papier)
Belvédère, 2024
Impression au jet d’encre sur papier Hahnemühle
Montée sur foamcore sans acide
Encadrement muséale :
Cadre en érable, peinture miroir, vitre Ultra vue 70
76.2 x 50.8 cm / 30 x 20 pouces (papier)
Vent nouveau, 2024
Installation in-situ
Carrés de soie antique, fait main, cordage et fils
Je souhaite remercier les membres du cercle des fermières de Lafleche-Saint-Hubert qui ont aidé à la réalisation des carrés de soie.
Crédit photo : Guy L'Heureux
PÈLERIN - L'INCONNU
La découverte d’un trésor
En route pour notre rendez-vous, mon ami Jean-Philippe Riopel, à vélo sur la rue Sherbrooke, aperçoit une pile de classeurs en faux fini de bois d’apparence antique abandonnés sur le trottoir. Intrigué, il s’arrête, ouvre l’un des boîtiers, puis un autre, et découvre avec stupéfaction leur contenu : des photographies en parfait état, classées avec minutie par date, par lieu et par thème, couvrant des décennies de voyages à travers le monde, des années 1940 aux années 2010. Il m’appelle, exalté, s’excusant de son retard et m’assurant que cela en vaudra la peine.
Lorsqu’il arrive, je découvre avec ébahissement ce trésor. J’ouvre les boîtiers, manipulant ces images comme si elles renfermaient un mystère ancien. Je me sens comme Amélie Poulain découvrant la boîte de métal de monsieur Bretodeau ou comme les premiers acheteurs des bobines photo non développées de Vivian Maier. Devant nous s’étale une archive foisonnante de voyages, couvrant 214 pays et territoires, conservée avec une rigueur impressionnante. Dix classeurs, des centaines de photos par boîtier. Toute une vie de périples.
Nous passons la soirée à les observer, fascinés, tentant d’imaginer l’histoire derrière chaque image. Rapidement, le lien avec ma démarche artistique s’impose.
L’analyse et la quête de sens
Après des recherches approfondies, nous découvrons que ces archives appartenaient à Bernard Cloutier, un homme décédé dont aucun proche ne souhaitait récupérer la collection. Face à cette absence de destinataire, une question émerge : que devient un souvenir lorsque plus personne ne le revendique ? Peut-il trouver un nouveau sens, une nouvelle voix ?
Je m’interroge sur l’utilisation de l’objet imprimé comme mémento, sur l’interchangeabilité des souvenirs, sur la manière dont une collection si personnelle peut, paradoxalement, résonner universellement. Bernard Cloutier a parcouru le monde, capturant ses paysages, ses rencontres, ses lieux diversifiés, ses instants suspendus. Son œil s’attardait sur ce qui lui semblait signifiant, composant un cheminement visuel qui rappelle un pèlerinage, une quête. Une quête de soi dans le mouvement perpétuel.
"Le rêve chemine linéairement, oubliant son chemin en courant. La rêverie travaille en étoile. Elle revient à son centre pour lancer de nouveaux rayons." — Gaston Bachelard, La Psychanalyse du feu (1937)
La création : entre réalité et fiction
Inspirée par cette découverte, j’ai consacré plusieurs années à l’élaboration d’un univers mémoriel et imaginaire, hybride entre documentation et fiction. Le corpus présente la trouvaille, mes recherches, les rencontres liées à cette collection, puis un récit fictif inspiré de la fascination de Bernard Cloutier pour le feu.
Dans cette fiction, Bernard Cloutier, explorateur infatigable, découvre par hasard un portail vers une dimension parallèle peuplée d’êtres de feu. Tout commence dans les années 1950, alors qu’il commence à collectionner des lampes à l’huile anciennes, dénichées aux quatre coins du monde. Un soir, il allume l’une d’elles et se retrouve projeté dans un monde miroir, où il vit en tant qu’être de flamme.
Dès lors, il voyage à travers ces deux mondes, documentant ses explorations en photographies. Mais il comprend bientôt que chaque passage lui coûte du temps dans notre réalité : vingt ans d’explorations lui auront volé vingt ans de vie. Conscient du prix de cette découverte, il finit par briser la lampe, s’assurant que plus personne ne puisse emprunter ce chemin dangereux.
L’exposition réunit ainsi plusieurs types d’archives :
•Les photographies personnelles de Bernard Cloutier, témoignage de son parcours réel.
•Des photomontages que j’ai créés, illustrant ses supposées incursions dans cet autre monde.
•Sa collection de lampes, dont celle qu’il aurait brisée pour empêcher d’autres de partager son sort (cette dernière est une création inspirée de son univers).
•Des œuvres inspirés par le tout.
Humanisme et interconnexion
Au-delà de la fiction, cette série d’œuvres interroge notre rapport à l’exploration, à la mémoire et à la transmission. Bernard Cloutier était un humaniste, un homme rationnel et curieux du monde. Son intérêt pour le feu n’était pas seulement scientifique, mais philosophique : il comprenait que le feu est plus qu’une source de chaleur et de lumière. Il est l’énergie à son état le plus pur, la même étincelle qui nous maintient en vie.
À travers cette création, je veux souligner notre interconnexion invisible, cette énergie qui nous lie tous. Bernard a parcouru le monde en capturant des fragments de vie, et aujourd’hui, ces images résonnent en chacun de nous. Cette collection trouvée, jadis orpheline, retrouve un sens en éveillant en nous une prise de conscience : nous sommes tous, à notre manière, des êtres en quête de sens.
WANDERER-THE UNKNOWN
The discovery of a treasure
On our way to meet, my friend Jean-Philippe Riopel, cycling along Sherbrooke Street, spots a pile of faux wood finish archive boxes with an antique appearance, abandoned on the sidewalk. Intrigued, he stops, opens one of the boxes, then another, and is astonished by what he finds inside: photographs in perfect condition, meticulously categorized by date, place, and theme, covering decades of travel around the world, from the 1940s to the 2010s. He calls me, excited, apologizing for his delay and assuring me that it will be worth it.
When he arrives, I am amazed to discover this treasure. I open the boxes, handling these images as if they contain an ancient mystery. I feel like Amélie Poulain discovering Mr. Bretodeau's metal box or like the first buyers of Vivian Maier's undeveloped photo rolls. Before us lies a rich archive of travels, covering 214 countries and territories, preserved with impressive rigor. Ten boxes of archives, hundreds of photos per box. A whole life of journeys.
We spend the evening observing them, fascinated, trying to imagine the story behind each image. Quickly, the connection to my artistic approach becomes evident.
The analysis and search for meaning
After thorough research, we discover that these archives belonged to Bernard Cloutier, a man who passed away, and whose family members were not interested in retrieving the collection. Faced with this lack of a recipient, a question arises: what happens to a memory when no one claims it? Can it find a new meaning, a new voice?
I reflect on the use of the printed object as a memento, on the interchangeability of memories, and on how such a personal collection can paradoxically resonate universally. Bernard Cloutier traveled the world, capturing its landscapes, encounters, diverse places, and suspended moments. His eye focused on what seemed meaningful, creating a visual journey reminiscent of a pilgrimage, a quest. A quest for oneself in perpetual motion.
"The dream proceeds on its way in linear fashion, forgetting its original path as it hastens along. The reverie works in a star pattern. It returns to its center to shoot out new beams." — Gaston Bachelard, The Psychoanalysis of Fire (1937)
Creation: between reality and fiction
Inspired by this discovery, I dedicated several years to developing a memorial and imaginary universe, hybrid between documentation and fiction. The collection presents the find, my research, the encounters linked to this collection, and then a fictional narrative inspired by Bernard Cloutier's fascination with fire.
In this fiction, Bernard Cloutier, an indefatigable explorer, accidentally discovers a portal to a parallel dimension inhabited by beings of fire. It all starts in the 1950s when he begins collecting ancient oil lamps found in various parts of the world. One evening, he lights one of them and is transported to a mirrored world, where he lives as a being of flame.
From then on, he travels between these two worlds, documenting his explorations through photographs. But he soon realizes that each crossing costs him time in our reality: twenty years of exploration have stolen twenty years of his life. Aware of the price of this discovery, he eventually breaks the lamp, ensuring no one else can follow this dangerous path.
The exhibition thus brings together several types of archives:
• Bernard Cloutier’s personal photographs, documenting his real-life journey.
• Photomontages I created, illustrating his supposed incursions into this other world.
• His collection of lamps, including the one he would have broken to prevent others from sharing his fate (the latter is a creation inspired by his universe).
• Works inspired by the entire concept.
Humanism and interconnection
Beyond the fiction, this series of works questions our relationship with exploration, memory, and transmission. Bernard Cloutier was a humanist, a rational man with a curious mind about the world. His interest in fire was not only scientific but philosophical: he understood that fire is more than a source of heat and light. It is energy in its purest form, the same spark that keeps us alive.
Through this creation, I want to highlight our invisible interconnection, this energy that binds us all. Bernard traveled the world, capturing fragments of life, and today, these images resonate within each of us. This once-orphaned collection finds new meaning by awakening in us a realization: we are all, in our own way, beings in search of meaning.
Crédit photo : Guy L'Heureux
Crédit photo : Guy L'Heureux
Crédit photo : Guy L'Heureux
Crédit photo : Guy L'Heureux
Crédit photo : Guy L'Heureux
Crédit photo : Guy L'Heureux
Crédit photo : Guy L'Heureux
Crédit photo : Jean-Michael Seminaro
Crédit photo : Jean-Michael Seminaro
L’éternité, si possible
15 septembre au 10 novembre 2024
Présentées à la Salle Alfred-Pellan à la Maison des arts de Laval.
Vernissage le 15 septembre de 14 h à 17 h.
Artistes | Tom Barbagli, Chloé Beaulac, Sophie Braganti, Martin Bureau, Mathieu Latulippe, Aurélien Mauplot, Pierre&marie, Églé Vismanté
Commissaires | Jasmine Colizza et Hélène Fincker
Après la fin…
L’exposition L’éternité, si possible est une coproduction artistique entre deux centres d’exposition de villes jumelées : Nice et Laval. Dans notre histoire contemporaine, l’humanité est ébranlée face à sa grande vulnérabilité. Incidemment, les menaces se sont multipliées, sans jamais disparaître, se greffant plutôt les unes aux autres. La pandémie a frappé, la crise climatique fait finalement partie du vocabulaire des puissants, et des guerres dévastatrices perdurent. L’éternité, si possible s’inscrit dans cette actualité marquée par la multipolarité des sources de risques. Les artistes invités appréhendent ces bouleversements selon leur continent d’appartenance tout en partageant des intérêts pour la géopolitique en cette ère anthropocène. Cette ouverture à l’international offre à nos publics une réflexion artistique aux perspectives plurielles.
— Jasmine Colizza et Hélène Fincker
Ce projet de coproduction artistique est réalisé grâce au soutien financier de la Ville de Laval au Québec et de la Ville de Nice en France, du Canada Council for the Arts | Conseil des arts du Canada | Conseil des arts du Canada, du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française et du Consulat Général de France à Québec à dans le cadre de la Commission permanente de coopération franco québécoise, du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Gouvernement du Québec et de la Ville de Laval dans le cadre de l’Entente de développement culturel, de l’Académie des Beaux-Arts – Institut de France, du Département des Alpes-Maritimes, du transporteur Cargolution ainsi que de la Galerie Eva Vautier. Nous remercions nos partenaires de leur soutien.